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Les Chauves-souris d'Afrique de l'Ouest

9 novembre 2011

Rapport final

Bonjour à tous et à toutes,

 

Mais que se passe t-il depuis notre retour ?


Voici 6 mois que nous sommes rentrés ; le travail et la vie surtout continuent.

 

Et oui ! Ca aura été long à venir mais le voici : le rapport récapitulant l’ensemble des données collectées (en capture et en recherche de gîtes) lors de cette étude. Les données sont détaillées pour chacun des pays, Sénégal, Mauritanie et Mali.

 

Vous pouvez le télécharger ici => Bilan

 

Ce rapport a avant tout été conçu pour les différentes instances de protection de la Nature des trois pays visités (Ministère de l’Environnement en Mauritanie, Direction des Eaux et Forêts au Sénégal et au Mali).

 

Certes, il reste encore plusieurs éléments récoltés à analyser et à synthétiser (acoustique, génétique). Ceux-ci feront l’objet de notre attention prochainement.

 

Nous devons ici remercier à nouveau Jakob Fahr pour son accueil en Allemagne en juin et pour toute l’aide apportée depuis notre retour en terre occidentale, chez les « toubabous » (détermination d’individus, conseils lors de la rédaction). C'était un détour fondamental pour continuer notre apprentissage sur les chauves-souris africaines et donner de la fiabilité à nos données.

 

La réalisation de 5 panneaux A1, récapitulant un peu cette aventure est terminée. Cela va permettre de continuer à discuter autour de ce sujet dans diverses manifestations. Nous avons réalisé notre première conférence lors des Rencontres Chiroptères Grand Ouest il y a quelques semaines. Les suivantes sont prévues au Muséum National d'Histoire Naturelle le 12 novembre 2011, au Muséum de Nantes (date non définie), en Mayenne avec Mayenne Nature Environnement en 2012.

 

Et la suite dans tout ça, quand est-ce qu’on y retourne ??? Quand on saura nous-mêmes, on vous tiendra au courant…

 

Un grand merci à chacun pour vos soutiens et votre participation durant cette aventure.

 

En vous souhaitant bonne lecture !

 

Vanessa et Nicolas

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12 avril 2011

Premières synthèses

Bonjour à tous,

voici les premiers rapports rédigés pour nos partenaires africains et français. Ils constituent une première synthèse des données collectées par pays durant cette étude. A noter que de nombreuses déterminations encore non vérifies sont en attente de confirmation. Cliquez sur les différents bilans nationaux en pdf!

Bilan Mali

Bilan Mauritanie

Bilan Sénégal

Bonne lecture!

22 mars 2011

Fin du voyage J-1

Ani-tilé les amis !

Ca sent fortement la fin du voyage ces derniers jours. On vient de passer presque une semaine à Bamako, où on a erré dans des grands garages à tenter de vendre notre véhicule. Il faut noter que depuis un mois environ, on est réellement entré dans la saison sèche et chaude au Mali. A Bamako, il fait au moins 40°C tous les jours ! Le plus difficile est pour dormir la nuit…

Sauf que, nous n’avions pas conscience que ça allait être aussi compliqué de revendre un camion Citroën en essence au Mali, à un prix décent…. Nous avons donc beaucoup vadrouillé dans Bamako, à chercher des acheteurs potentiels, faire le bouche à oreilles à droite et à gauche. C’est finalement ce qui nous aura permis de le vendre d’ailleurs. Le business en Afrique ne comporte pas les mêmes codes qu’en Europe : on a mis du temps à s’en rendre compte. Si quelqu’un te propose l’argent en cash tout de suite, même si c’est un peu moins que ce que tu veux il faut prendre car sinon, tu perds deux jours et si tu rappelles cette personne le lendemain, elle n’aura plus l’argent.

Cette épopée de vente du camion nous a un peu fatigués : le business n’est vraiment pas fait pour nous. Nous avons le cœur brisé de nous être séparés de Georgette (bon, on exagère un peu). Mais désormais, c’est fait. Nous avons nos billets d’avion et nous serons à l’aéroport de Nantes mercredi à 15h30 si tout va bien.

Depuis que l’on est à Bamako, nous sommes hébergés dans la famille Niagate chez Bourama, notre interlocuteur aux Eaux et Forets du Mali. On a égorgé le mouton hier, et plein de poulets avant-hier pour fêter la vente du camion et l’anniversaire du Nico.

Notre recherche de chimpanzés ne s’est pas avérée fructueuse. Il faut dire que ca ne se trouve pas facilement… Mais nous avons eu la chance d’être à nouveau quelques jours perdus en brousse dans le Bafing, et cela n’a pas de prix.

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Vanessa a même fait l’aventurière pour traverser le Bafing !

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Le niveau d’eau du fleuve a bien baissé depuis l’hivernage, les pêcheurs sont en action.

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Pour le plaisir des yeux, des guêpiers à gorge rouge

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Cette dernière escapade en brousse signait le début de la fin… On pensait au départ vendre le camion à Kolokani. On a donc passé plusieurs jours dans la famille Diallo à nouveau, pour le plus grand plaisir de tous. Voici la chef de famille.

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Nous profitons des derniers jours  en Afrique en se promenant dans Bamako. Il y a des choses vraiment hallucinantes à voir.

Le départ est donc proche. Vous aurez un épilogue de ce voyage mais que l’on fera une fois rentrés en France, après avoir « digéré » le retour à toubabland.

Pressés de vous revoir tous prochainement. Bien à vous.

7 mars 2011

Les Malis

Non non, on ne s’est pas perdu à jamais en brousse, voici quelques nouvelles fraîches.

La prospection au Sud du pays (Sikasso, Bougouni) s’est bien terminée, avec toujours plus d’espèces.

Un Hipposideros abae.

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Avant de reprendre la route vers d’autres goudrons (ou routes goudronnées) nous avons fait escale à Bamako pour 2 jours. Un ami nous a fais visiter les studios d’enregistrements de l’ORTM, la radio publique malienne. Nous avons réalisé une interview d’une quinzaine de minutes sur notre travail avec lui. Vendredi dernier, nos voix ont donc retenti sur les ondes maliennes…

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Nous avons ensuite longé les monts Mandingues (route de Guinée). Ce paysage collinéen regorge de grottes. Nous avons passé quatre jours à faire de la grimpette pour atteindre nos biens aimées. Les jeunes des villages sont fiers de nous montrer les chauves-souris qu’ils attrapent et qu’ils mangent.  Ils viennent en effet régulièrement dans les grottes y mettre le feu pour en attraper quelques unes.

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Nous sommes partis vers l’amont du fleuve Niger à la recherche de l’hippopotame après. La quête n’a pas été fructueuse mais la soirée chauve-souris a été riche en surprise. En effet, un hibou (grand duc du Sahel) s’est pris dans les filets. Animal impressionnant en puissance et en sérénité. Le lendemain matin c’est en compagnie des élanions blancs (rapaces pour les non-initiés) que nous avons pris notre petit déjeuner pendant que les chinois cherchent de l’or dans le fleuve.

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Puis, nous sommes partis direction sud-ouest, vers le fameux parc national du Bafing. Le Bafing et le Bakoy sont les deux fleuves qui prennent leur source en Guinée et qui, lorsu’ils se rejoignent, deviennent le fleuve Sénégal. Le bafing est une région difficile d’accès en camion. Nous sommes donc partis deux jours à pied en longeant le fleuve Bafing vers le sud. Nous laissons les chauves-souris de côté pour le moment. En effet, à pied il est difficile de se trimballer le matériel chiros. Nous sommes plutôt en mission repérage pour de nouvelles expéditions et détente. En effet, la recherche de l’hippopotame mais aussi du chimpanzé nous tient en haleine. Nous n’avons rien vu de tout cela mais les oiseaux étaient quant à eux au rendez-vous (palmiste africain, aigle huppard, crécerelle renard..).

 

Une autre route complètement inimaginable en camion est la route kita-kayes qui longe le fleuve Sénégal. Cependant le train datant de l’époque colonial qui reliait Bamako à Dakar est toujours en circulation. Avec toutes les routes goudronnées en construction il risque de disparaître un jour pour les passagers. Nous sommes donc montés dans ce train après 5 heures d’attente, organisation à l’africaine oblige.

Image3 On s’occupe comme on peut !

 Arrivée à 5 heures du matin à Kayes.

Le lendemain on a fait quelques kilomètres en pirogue sur le fleuve pour rejoindre les belles chutes de Félou, en train d’être complètement saccagées pour faire place à une centrale hydraulique.

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Le troisième jour, des sénégalais nous ont amenés jusqu'à Diamou. De cette ville, il nous fallait attendre une autre voiture pour les chutes de Gouina (les plus grandes chutes d’afrique occidentale paraît-il). La piste est terrible et aucun bus n’y passe. Nous sommes arrivés à Gouina à la nuit tombée en ayant eu beaucoup de chance.

Le lendemain matin aux aurores, nous avons suivi le fleuve et après seulement une petit heure de marche ils étaient là ! Les hippopotames  (Mali en Bambara) ! Ah quel bonheur ! Nous avons passé toute la journée à les observer entre deux babouins et nous avons dormi « avec eux ». L’avantage avec cet animal c’est qu’il n’est pas trop difficile à suivre. Un 4*4 avec des gens inoubliables nous ont fait découvrir des petits coins de paradis le long de ce fleuve. Enfin nous avons repris le train pour Kita après 5 jours de brousse et chacun un rhume. L’image de ces 3 paisibles hippopotames trotte dans nos têtes à jamais.   

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Une dernière quête nous anime : trouver le chimpanzé. Cet animal était présent dans le Bafing il y a 10 ans, mais qu’en est-il aujourd’hui ? Nous retournons donc à pied au Bafing avec un guide pour quelques jours. Les recherches risquent d’être beaucoup plus compliquées que pour l’hippopotame, mais le jeu en vaut la chandelle.

Bien à vous tous. La prochaine fois que vous aurez des nouvelles on sera sûrement proche du départ ! 

12 février 2011

Le dimanche à Bamako !

Ani-tilé (Bonjour en Bambara)!

Ca y est, depuis 15 jours c’est reparti en chiro road trip avec un camion qui marche du tonnerre ! Et la prospection au Mali s’avère plus qu’intéressante.

Vous allez vite comprendre pourquoi on s’est vu « forcé » de mettre ce titre. Tout d’abord, parce qu’on a traîné quelques jours de plus à Bamako. Après la soirée chez notre ami journaliste Amadou, Bourama Niagate, le Directeur du parc National de la Boucle  du Baoulé, nous a invité à passer la soirée du samedi chez lui dans sa famille, en périphérie de Bamako. Une promenade le lendemain matin sur les collines qui surplombent sa maison procure de magnifiques paysages, un peu entamés quand même par la poussière et le vent, assez omniprésent en cette saison au Mali. Voici le stade national malien du 26 mars, et Bamako, ville cuvette tout au loin.

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Samedi midi, on apprend que les copains de l’ACROLA (Aurel, Etienne, Julien et Marine) sont arrivés à Bamako, installés dans une auberge au bord du fleuve Niger. On les a donc rejoints pour une soirée retrouvaille bien sympa! On est ensuite reparti pour quelques jours de prospections ensemble, mais avant on avait envie de passer un dimanche à Bamako.

C’était un dimanche paradisiaque. On s’est installé au bord du fleuve Niger, encore plus immense que le fleuve Sénégal. Paraîtrait même qu’il y a des hippopotames des fois… Le bord du fleuve est un paradis pour la baignade et la douche, ainsi que pour les activités de maraîchage, de teintures et de linge.

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Puis en fin de journée, départ vers la ville de Ségou où commence bientôt le festival du fleuve Niger. Sur la route, on a fait une soirée capture terrible, qui nous laisse présager la diversité chiroptérologique qui nous attend : 6 espèces différentes dont une de Rhinolophe a priori nouvelle pour le pays. On a aussi eu un genre que l’on n’avait pas vu encore, les Hipposideros (caffer ici), qui sont proches des Rhinolophes de chez nous.

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Et puis quitte à chercher des milieux favorables pour les chauves-souris, autant qu’ils soient agréables pour nous aussi. Un petit cours d’eau avec des pierres, sous un ancien pont : ca avait presque des fausses allures de corse…

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Pendant que certains se reposent d’autres décident de faire le grand ménage dans le mion mion. Quand Marine et Ju sortent toutes les affaires de leur gigantesque Mercedes, ça fait du bazar.

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On a ensuite fait une soirée à Ségou au festival, l’entrée y était gratuite. Ca veut dire ouvert à tous les habitants de Ségou. Du coup y’avait pas mal de monde, concert de groupes maliens, marocains vraiment sympas avec la scène sur le fleuve Niger… On a profité de ce séjour à Ségou pour goûter des bons produits de terroir maliens, dont la bière de mil : ça ressemble un peu au cidre sans sucre, pas mauvais !

On est ensuite parti avec les copains vers Niono, à 100km au Nord de Ségou, pour prospecter de vastes milieux de zones humides. Après 150 km de routes et de pistes (mais bonne hein), on décide de faire demi-tour. Cette immense zone est vouée totalement à d’immenses cultures vivrières de riz et de canne à sucre. Pas terrible quand on cherche des scirpaies et des roselières…

Cette session nous a permis de réaliser d’autres belles rencontres avec des chauves-souris. Plusieurs nouvelles espèces inconnues jusqu’alors au Mali telle que des petites Pipistrellus et cette Nycteris hispida.

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Voici le genre de milieu dans lequel on est sûr de faire une belle soirée capture au Mali. Forêt ou verger de manguiers, avec des voûtes fermées, à proximité d’eau…

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D’autres photos de milieux de capture tout aussi sympas.

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On en arrive à une bonne nouvelle ultime : depuis 10 jours, les mangues sont arrivées au Mali ! Et ça, ça constitue un réel plaisir pour les papilles.

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Mais bon, faut aussi profiter des papayes, bananes et oranges qu’il y a en pagaille !

De retour à Ségou après cette propspection acrola non fructueuse, nous avons à nouveau quitté les autres. Ils sont partis sur Mopti, à l’assaut de delta du Niger et de ses scirpaies. Trip en pirogue d’une semaine. Nous c’est le sud qu’on souhaite prospecter pour trouver nos copines les chauves. Avant de repartir sur les routes on a passé deux jours à Ségou.

On a d’abord fait une soirée capture dans les vergers potagers le long du fleuve, dans un cadre somptueux. Le fleuve Niger est toujours aussi magnifique.

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On y fait tout dans ce fleuve : douche, lessive, vaisselle !

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Et en plus on se fait plein de potes !

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On a ensuite fait le lendemain la soirée clôture du festival, qui durait 6 jours. Nous avons eu la chance de voir Amadou et Mariam en concert, un dimanche à Ségou au Mali, à chanter le dimanche à Bamako. Ambiance super dans le public. On a vraiment vécu au rythme du son africain, avec plein de percussions et de danses.

Après le festival, on a pris la route plein sud, direction Sikasso, la Côte d’Ivoire (sans y aller bien-sûr). Les soirées captures sont riches en découvertes.

Espèce mythique pour bon nombre de chiroptérologues : la voici, la voila : la Lavia frons ou Mégarderme à ailes oranges !

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La chauve-souris des tombeaux !

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Le murin du bocage….

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Nous sommes actuellement à 6 nouvelles espèces pour le Mali, c’est incroyable comme ce pays semble avoir été beaucoup moins étudié que le Sénégal et même que la Mauritanie au niveau des chauves-souris. Actuellement nous sommes à Sikasso, aux portes de la Côte-d ’Ivoire, du Burkina-Faso et assez proche de la Guinée : ça fait rêver. Le paysage n’est pas trop désagréable, qu’en pensez-vous ?

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L’aventure continue donc pleine de rebondissements et de chauves-souris, dans une baignoire de bananes et de mangues.

« Le bonheur, c’est comme le travail, il faut se l’approprier et le modeler à sa manière pour pouvoir bien l’apprécier » Vaness, 2011.

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12 février 2011

Les partenaires au Mali

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L’association Française Mille Traces travaille depuis de nombreuses années en Afrique de l’Ouest sur la conservation de la grande faune. Jean Marie Ouary, le président de cette association, nous a beaucoup aidé à entrer en relation avec les institutions Maliennes pour nous permettre de réaliser notre étude.

Logo_Mali

Le Ministère de l’Environnement et de l’Assainissement du Mali, représenté par sa Direction Nationale des Eaux et Forets nous a délivré une lettre d’invitation pour autoriser notre étude et faciliter les démarches institutionnelles une fois sur place. M. Bourama Niagaté, le Directeur du Parc National de la Boucle de Baoulé est notre principal interlocuteur. Il nous apporte son soutien au quotidien et nous aide dans nos recherches.

28 janvier 2011

Destination impossible

Voici deux semaines qu’on est arrivé au Mali. Les aventures vont bon train.

Nous sommes retombés en panne, après seulement 500 km de goudron et 15 km de piste pour nous rendre au Parc du Baoulé… La soudure réalisée sur la pompe à huile n’a pas tenu.  

Rebelote donc, le moteur est en vrac, ça a manqué d’huile partout là-dedans. La bonne nouvelle c’est qu’on sait ce qu’il nous faut :

-1. Un gros camion pour nous tracter jusqu’à Kolokani la grosse ville du coin.

-2. Un bon mécanicien pour réparer.

Nous voici à nouveau dans la brousse en attente d’un remorquage. Il a fallu à peine trois heures entre la panne et la première étape. C’était presque trop rapide pour nous... On s’imaginait déjà passer plusieurs jours dans la brousse. C’est qu’on commence à s’habituer ! Le deuxième remorquage de nuit a été aussi impressionnant que le premier, sur des pistes poussiéreuses, à ne rien voir et juste avoir le frein à main pour freiner.

Arrivés de nuit à un garage de Kolokani, notre appréhension était grande. Va t’on pouvoir réparer le camion ? Le mécanicien est-il plus sérieux que ceux qui nous avaient fait la réparation à Kayes ? Tonton Diallo, notre mécano, est confiant : le camion roulera bientôt et il a l’air doué. En fait, c’est peu dire, il est vraiment trop fort et connaît toutes les réparations « système D de la brousse » comme il dit. Cette fois il a fallu tout démonter : le vilebrequin à rectifier et tout ce qui va avec, quand un moteur a beaucoup manqué d’huile…

Notre moteur entièrement vide et tonton Diallo notre mécano qui nous a accueilli dans sa famille durant presque une semaine, un homme extra.

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Le bon côté de la chose c’est que l’on progresse à une vitesse fulgurante en mécanique. Et surtout on fait des rencontres qui marquent à jamais nos esprits. En effet, nous avons atterri dans une petite famille (moins d’une dizaine de personnes) plus qu’adorable. Pendant que les gars et nico bricolaient, les filles et vaness papotaient en préparant le repas. Des grands moments de bonheur. De cette panne, on retiendra surtout ces gens qui nous ont appris nos premiers mots de bambara et un peu de la culture Malienne.

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Après 5 jours chez Tonton, le camion s’est de nouveau mis à ronronner. 5 jours étant le temps nécessaire pour démonter le moteur, commander les pièces, attendre qu’elles arrivent de Bamako, savourer un jour férié et remonter le moteur !

Ceci nous a laissé le temps de la réflexion. La décision de vendre le camion au Mali est prise. En effet, c’est maintenant un moteur semi-Africain. Même s’il est à nouveau clean, on est un peu fatigué des pannes et réparations et si on rentre en France avec, pour qu’il soit homologable, faudrait vraiment refaire pas mal de choses. Il sera donc surement mieux ici, et mine de rien peut-être plus utile en tant que bus à Bamako par exemple… Cependant, nous continuons le voyage avec et dans un bon mois nous le vendrons, juste avant de rentrer.

Une autre décision a été de s’interdire de prendre les pistes Malienne, ou tout du moins, de les limiter au maximum. En effet, le Mali est un pays magnifique, collinéen mais plein de cailloux. Ainsi, lorsque l’on souhaitera aller en brousse maintenant, on prendra le bus ou transport public (gros camion Mercédès rehaussé qui eux passent davantage partout). La recherche des chauves-souris sera un peu plus compliquée et le voyage un peu plus pimenté.

 

C’est donc reparti pour l’aventure ! Notre objectif est de nous rendre à Missira (la base scientifique du parc de Baoulé). Il y a 60 kilomètres de pistes. Comment s’y rendre ? Plusieurs solutions s’offrent à nous. Les motos ne sont pas envisageables car trop d’affaires, les charrettes ne se rendent pas si loin, dommage. Reste les quelques voitures qui s’aventurent là-bas et les bus. Sacs sur le dos, on tente une première fois le stop sans succès. Les voitures sont beaucoup plus rares que ce qu’on imaginait. On se rend à la gare routière pour savoir quand passe le bus. A priori dans 2 jours il y a un bus. Ceci nous laisse le temps de réaliser notre seconde capture de chauves-souris. Il faut se remettre dans le bain. Nous sommes à 7 espèces en 2 soirées capture, génial ! C’est vraiment un bon présage pour les futures recherches.

Des rhinolophes, des molossidés et le grand retour des frugivores ! On n’en avait pas attrapé une seule en Mauritanie !

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Et en prime une chouette effraie dans les filets.

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Une photo de paysage, le lac de Oueina et de jolis oiseaux rencontrés ces derniers jours.

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Le 25 nous voici enfin dans le bus pour Missira. C’est le jour où le Directeur du parc et le Ministre de l’environnement arrivent. Il est important pour nous de les rencontrer. En effet, ils sont à l’origine de notre autorisation de recherche au Mali. Ils réalisent une visite de routine dans le Parc et sont en brousse depuis 4 jours. 

Voici la délégation à visiter un des bâtiments des eaux et forêts abandonnés, dans lequel il y avait d’ailleurs des rhinolophes.

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On a pu sympathiser avec plusieurs personnes de l’administration malienne et nous avons assisté à une réunion entre le Parc er les villageois très intéressante. Ce Parc est immense et couvre plus de 10 000 km carrés !

Le Parc ayant des moyens logistiques qui sont ce qu’ils sont, et nous n’ayant pas de véhicule, on s’est rendu compte qu’il allait être difficile, voir impossible de réaliser des captures en pleine brousse du Baoulé. Il y a la question de la sécurité aussi : on pourrait se faire manger par des lions ! Donc pas le droit de faire des captures au sein du Parc. Par contre, il existe de grandes grottes abritant beaucoup de chauves-souris. Mais après avoir discuté avec les responsables, on s’est convaincu qu’il était mieux de partir du Baoulé, aller à Bamako et établir un programme plus précis avec le directeur du Parc, Bourama Niagate.

Vu la complexité et l’immensité de cette zone, nous allons peut-être l’écarter et juste y retourner voir les quelques grottes à prospecter. Nous concentrerons davantage d’efforts sur l’autre Parc, celui de Bafing, où nous passerons du temps d’ici un petit mois.

 

Nous sommes désormais à Bamako, la plus belle des capitales africaines vues, selon nous. Nous réalisons les quelques affaires que nous avons à y faire : monnaie, établir le programme d’étude dans les parcs, peut-être rencontrer des journalistes maliens. Nous sommes actuellement héberger chez un journaliste d’Etat, que l’on a rencontré dans le Baoulé lors de la visite du Ministre. On est dans un quartier de Bamako où des bars sympas abondent.

On va rester dans la grande ville encore un jour ou deux. Ensuite, on va partir du 1er au 4 dans la ville de Ségou où il va y avoir le festival du fleuve Niger avec de nombreux artistes. Il y a des grottes pas loin de Ségou, on profitera des journées pour les visiter. Le programme ensuite est loin d’être très défini. On va retrouver les copains de l’ACROLA à Ségou normalement. Nous verrons, en fonction de ce qu’ils font et où ils vont chercher les oiseaux, si on les accompagne durant un temps. Ensuite, nous allons passer pas mal de temps dans la région sud du Mali, la région de Sikasso qui est la plus verdoyante et probablement diversifiée en espèces de chauves-souris. Il y a en plus plein de grottes à chauves-souris…

Voila le programme des prochains temps. On est reparti avec titine plus « neuve » que jamais, à l’assaut des nuits de capture chiro endiablées et des mystérieuses grottes maliennes.

A très bientôt, bien à vous tous !

16 janvier 2011

Mali, nous voici enfin parés !

Que d’aventures depuis notre dernier message. On a envie de commencer par les péripéties lourdes de conséquences des derniers jours mais on vous laisse la « surprise », pour la fin du message.

 

Nous voici de nouveau tous les deux en mode chauve-souris, depuis le 6 janvier. La prospection vers Boghé (Mauritanie), avec les copains de l’association ACROLA, s’est terminée en beauté puisque nous avons trouvé un ACROLA (Phragmite aquatique). C’est le passereau le plus en danger d’Europe qui vient passer l’hiver en Afrique de l’Ouest et jusqu’alors, il n’y avait qu’un seul endroit connu pour son hivernage, au Sénégal. Mais nous laissons le soin à l’équipe de bagueurs, sur leur blog, d’expliquer plus amplement l’intérêt de cette découverte. L’équipe de démailleurs au travail dans la scirpaie où l’ACROLA a été trouvé.

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Nous avons ensuite continué à longer le fleuve Sénégal pour s’arrêter dans des milieux propices aux chauves-souris. Ce n’est pas une mince affaire. En effet, du côté Sénégalais la végétation est luxuriante, les manguiers et les palmiers se chamaillent. Du côté Mauritanien, il n’en est pas de même. Il est rare de trouver des arbres qui dépassent le mètre de hauteur.

Nos recherches n’ont pas été vaines puisque nous sommes tombés sur une magnifique forêt bordant le fleuve.

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En plus de cela elle est à deux pas de la route goudronnée, sur une piste plus que praticable avec le C25. En effet un des facteurs limitants de nos investigations a été, est et sera sans aucun doute la qualité des pistes. Lorsqu’une route goudronnée digne des routes européennes s’offre à nous, il est souvent difficile de la quitter. Mais le goût de l’aventure reprend vite le dessus et est souvent récompensé. La preuve en est cette forêt. Une seule chauve-souris de capturée cette nuit là. Mais c’était sans compter sur la présence d’une bande de singe. Juste magique, des callitriches, singes verts en pagaille ! Grande découverte pour nous et petite découverte pour la science. En effet, la présence de cette espèce était supposée le long du fleuve Sénégal côté mauritanien mais n’avait (d’après les documents à notre disposition) jamais était observée par des scientifiques. Les villageois eux savent depuis longtemps qu’ils sont là.

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Des étoiles plein les yeux, nous sommes repartis à la recherche de nos chauves-souris bien aimées. La visite d’un ancien abattoir abandonné le long du fleuve à Kaedi, nous a permis de trouver une colonie de 200 Asellia tridens et Rhinopoma cystops (pour les intimes). Deux espèces que nous n’avions encore jamais vues depuis notre départ. Elles sont toutes deux caractéristiques. L’une avec son trident sur le nez porte bien son nom. L’autre avec sa queue plus longue que son corps est assez simple de détermination.

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Pas de soirée chauve-souris ces derniers jours, on a eu d’autres chats à fouetter. Les contrôles de polices, de gendarmeries et de douanes sont plus que fréquents. Tous les 30 kilomètres (si ce n’est pas moins), on nous demandait une petite fiche de renseignements avec nom, prénom, numéro de passeport, d’où on vient et où l’on va. On nous demandait aussi d’aller dormir à un poste de police, pour la sécurité… Pas facile pour le travail !

La route jusqu’a Sélibaby s’est bien passée, juste un ensablement. Nous y avons retrouvé nos amis les baobabs et les dromadaires.

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Après ce fut une autre paire de manche. Il nous a fallu 4 jours pour effectuer 150 km. La piste est inqualifiable pour des toubabs.

Premier étape : prendre la bonne piste. Après un ensablement bien géré (il s’en est fallu de peu pour qu’on passe plusieurs jours dans un marigot a sec), on rebrousse chemin. La solution envisagée est d’attendre qu’une voiture passe (un 4*4 bien souvent) pour la suivre et ne plus se perdre. Le premier 4*4 va trop vite (ou nous trop lentement). De nouveau seuls nous nous sommes ensablés une seconde fois dans un des nombreux marigots à secs mais sur la bonne route. Il suffit donc d’attendre qu’un 4*4 bien rempli passe par là pour nous tirer. C’est bon, on est à la frontière Malienne. Il nous a fallu 5 heures pour parcourir 65 kilomètres. Voici un très joli ensablement ainsi que le 4*4 sauveur et tous ses passagers.

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Le lendemain on passe la frontière Malienne sans problème malgré un marigot plus que douteux à traverser : le C25 a fait trempette…  La frontière entre ces deux pays est un no man’s land, rallié par un superbe pont.

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Une fois côté malien, l’espoir d’une meilleure piste s’amenuise et la survie du camion aussi. Ce qui arriva devait arriver. Le camion est immobilisé à 30 km de la grande ville grande ville qu’on devait rallier côté malien (Kayes) suite au passage d’un marigot un peu trop profond. Le carter est méchamment touché en tapant un méchant caillou.

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Après 2 jours dans la brousse (ouioui il n’y passait pas beaucoup de véhicule), le verdict tombe : il faut amener le camion à Kayes pour le réparer. Un coussinet de bielle, pompe à huile et un vilebrequin en vrac. Les amateurs de mécanique sauront apprécier. En gros, faut démonter le moteur dans ses entrailles. Mais il n’y a pas de problème que des solutions, « bon … c’est pas grave mais un peu quand même » ce qui signifie que c’est réparable d’après le garagiste. Il nous faut maintenant trouver un gros camion pour nous tracter sur cette route chaotique jusqu’à Kayes. Encore 5 heures d’attente et c’est bon.

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Cependant, ce n’est pas certain que le camion arrive sans plus de dégâts. En effet, rouler de nuit durant 2 bonnes heures avec le seul frein a main comme moyen de freinage et une corde de 5m de long, quand un poids lourd te tire… Mais tout est possible en Afrique. On est arrivé à Kayes sans souci, youpi.

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Le tout a ensuite été d’être patient. Deux jours de réparation « à l’africaine » pour faire le changement de toutes ces pièces ainsi qu’une « remise à neuf » du démarreur, à aller de garage en garage trouver les pièces. En tout, tractage du véhicule, achat de pièces et main d’œuvre compris, on en a eu pour l’équivalent de 130 euros. Certes, ça représente une certaine somme en Afrique mais en France pour la même chose, soit tu changes le véhicule, soit tu en as pour très cher. Ces derniers jours sont inoubliables. Après un gros doute concernant la poursuite du voyage avec titine, elle est finalement en super forme. Reste à retrouver le goût de l’aventure et du voyage et on repart de plus belle à l’assaut notamment du Parc de la grande Boucle de Baoulé, à une centaine de kilomètres de Bamako.

Pour ne pas vous laisser sur une image de C25 mal en point, voici une photo prise de l’ancien pont de la ville de Kayes de Vanessa à la lessive et de titine, après un nettoyage complet du véhicule comme font tous les africains ici.

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On the road again !

Bien du bonheur !

16 janvier 2011

Récapitulatif du trajet en Mauritanie

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16 janvier 2011

Les partenaires en Mauritanie

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Le parc national du Diawling, est l’unique partenaire de ce projet en Mauritanie. Boubacar Ba, le président Mohammed Ould Daddah et le Conservateur Zein El Abidine nous ont apporté leur soutien.

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