Les Malis
Non non, on ne s’est pas perdu à jamais en brousse, voici quelques nouvelles fraîches.
La prospection au Sud du pays (Sikasso, Bougouni) s’est bien terminée, avec toujours plus d’espèces.
Un Hipposideros abae.
Avant de reprendre la route vers d’autres goudrons (ou routes goudronnées) nous avons fait escale à Bamako pour 2 jours. Un ami nous a fais visiter les studios d’enregistrements de l’ORTM, la radio publique malienne. Nous avons réalisé une interview d’une quinzaine de minutes sur notre travail avec lui. Vendredi dernier, nos voix ont donc retenti sur les ondes maliennes…
Nous avons ensuite longé les monts Mandingues (route de Guinée). Ce paysage collinéen regorge de grottes. Nous avons passé quatre jours à faire de la grimpette pour atteindre nos biens aimées. Les jeunes des villages sont fiers de nous montrer les chauves-souris qu’ils attrapent et qu’ils mangent. Ils viennent en effet régulièrement dans les grottes y mettre le feu pour en attraper quelques unes.
Nous sommes partis vers l’amont du fleuve Niger à la recherche de l’hippopotame après. La quête n’a pas été fructueuse mais la soirée chauve-souris a été riche en surprise. En effet, un hibou (grand duc du Sahel) s’est pris dans les filets. Animal impressionnant en puissance et en sérénité. Le lendemain matin c’est en compagnie des élanions blancs (rapaces pour les non-initiés) que nous avons pris notre petit déjeuner pendant que les chinois cherchent de l’or dans le fleuve.
Puis, nous sommes partis direction sud-ouest, vers le fameux parc national du Bafing. Le Bafing et le Bakoy sont les deux fleuves qui prennent leur source en Guinée et qui, lorsu’ils se rejoignent, deviennent le fleuve Sénégal. Le bafing est une région difficile d’accès en camion. Nous sommes donc partis deux jours à pied en longeant le fleuve Bafing vers le sud. Nous laissons les chauves-souris de côté pour le moment. En effet, à pied il est difficile de se trimballer le matériel chiros. Nous sommes plutôt en mission repérage pour de nouvelles expéditions et détente. En effet, la recherche de l’hippopotame mais aussi du chimpanzé nous tient en haleine. Nous n’avons rien vu de tout cela mais les oiseaux étaient quant à eux au rendez-vous (palmiste africain, aigle huppard, crécerelle renard..).
Une autre route complètement inimaginable en camion est la route kita-kayes qui longe le fleuve Sénégal. Cependant le train datant de l’époque colonial qui reliait Bamako à Dakar est toujours en circulation. Avec toutes les routes goudronnées en construction il risque de disparaître un jour pour les passagers. Nous sommes donc montés dans ce train après 5 heures d’attente, organisation à l’africaine oblige.
Arrivée à 5 heures du matin à Kayes.
Le lendemain on a fait quelques kilomètres en pirogue sur le fleuve pour rejoindre les belles chutes de Félou, en train d’être complètement saccagées pour faire place à une centrale hydraulique.
Le troisième jour, des sénégalais nous ont amenés jusqu'à Diamou. De cette ville, il nous fallait attendre une autre voiture pour les chutes de Gouina (les plus grandes chutes d’afrique occidentale paraît-il). La piste est terrible et aucun bus n’y passe. Nous sommes arrivés à Gouina à la nuit tombée en ayant eu beaucoup de chance.
Le lendemain matin aux aurores, nous avons suivi le fleuve et après seulement une petit heure de marche ils étaient là ! Les hippopotames (Mali en Bambara) ! Ah quel bonheur ! Nous avons passé toute la journée à les observer entre deux babouins et nous avons dormi « avec eux ». L’avantage avec cet animal c’est qu’il n’est pas trop difficile à suivre. Un 4*4 avec des gens inoubliables nous ont fait découvrir des petits coins de paradis le long de ce fleuve. Enfin nous avons repris le train pour Kita après 5 jours de brousse et chacun un rhume. L’image de ces 3 paisibles hippopotames trotte dans nos têtes à jamais.
Une dernière quête nous anime : trouver le chimpanzé. Cet animal était présent dans le Bafing il y a 10 ans, mais qu’en est-il aujourd’hui ? Nous retournons donc à pied au Bafing avec un guide pour quelques jours. Les recherches risquent d’être beaucoup plus compliquées que pour l’hippopotame, mais le jeu en vaut la chandelle.
Bien à vous tous. La prochaine fois que vous aurez des nouvelles on sera sûrement proche du départ !